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Expérimentation et luttes alternatives Favoriser les chasseurs naturels de pucerons

Lutte biologique par conservation : Clémentine Saliou et Alain Ferre présentent l’utilisation de fagots de tiges de sureau pour favoriser l’installation d’hyménoptères chasseurs de pucerons.

Les portes ouvertes de la station Astredhor Loire-Bretagne aux Ponts-de-Cé (49) ont déroulé nombre de solutions non phytosanitaires pour lutter contre les prédateurs et attirer les auxiliaires. Revue de détail de deux essais : MAPUCE et Phybi2.

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Outre l’adaptation au changement climatique, évoqué dans un premier article (voir ici :Astredhor Loire-Bretagne : des pistes pour s’affranchir des évolutions climatiques”), la station Astredhor des Ponts-de-Cé travaille aussi sur la lutte biologique.

MAPUCE, acronyme pour méthodes de luttes alternatives contre les pucerons avec des produits de biocontrôle et des plantes de services, est un nouveau projet conduit par la station en collaboration avec la station ALB située au Caté (29) et avec Planète Légumes fleurs et plantes (ex-station Est horticole, 88). Trois des quatre axes de travail ont été présentés à la station angevine :
- les plantes fleuries pour attirer les auxiliaires ;
- l’efficacité des produits de biocontrôle sur les formes hivernantes et sur les premiers foyers printaniers ;
- la toxicité de ces produits vis-à-vis des auxiliaires.
Le quatrième volet débutera en 2024 sur les stratégies de lâchers d’hyménoptères parasitoïdes en monoespèce versus un mélange, ainsi que des installations de chrysopes en larves versus en œufs.

Lutte biologique par conservation

Le projet régional Phybi2 se poursuit entre autres sur le thème « Favoriser l’installation d’hyménoptères chasseurs de pucerons dans les parcelles extérieures ».
Les essais 2022 avaient confirmé la possibilité d’attirer ces auxiliaires en installant des fagots de tiges de sureau noir (diamètre de la moelle inférieur à 1 cm) pour exploiter leur important potentiel de prédation. Les essais de 2023 fournissent deux enseignements :
- l’ajout de tiges colonisées, de l’année en cours ou de la précédente, accélère la colonisation des nouveaux fagots installés ;
- une abondance moyenne à élevée de fleurs à proximité des fagots favoriserait la colonisation des tiges.

Les interrogations futures porteront sur l’intérêt de coupler plante fleurie et fagot, sur la meilleure mise en place des fagots (bien visibles sur un piquet ou contre une tige de végétal) et sur le rayon d‘action des hyménoptères chasseurs, dont chaque espèce est inféodée à un type de proie.
Leur identification s’effectue par l’observation des loges dans une tige de sureau fendue, sachant que le bouchon de fermeture de la galerie d’accès (terre, sciure, bave, feuille mâchée…) donne déjà une indication précieuse.

Un programme de recensement de ces insectes prédateurs est en cours.

Pour en savoir davantage sur la mise en œuvre, voir le site du RMT (réseau mixte technologique) biodiversité pour la régulation naturelle des bioagresseurs lancé en 2020 et animé par Astredhor Loire-Bretagne et l’Inrae.

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